Regards croisés d'adhérents sur la Journée de Rentrée Sociale

Uriopss Ile-de-France

Nathalie Le Maire, directrice de l'association ESPEREM et Baubeker Seddik de l'association EINA nous livrent leur vision de la Journée de Rentrée Sociale de l'Uriopss et plus largement leurs attentes vis à vis de notre union régionale.

Pouvez-vous nous présenter vos associations respectives ?

Nathalie Le Maire. L’association ESPEREM est une association reconnue d’utilité publique dans le secteur social qui intervient en Région Ile de France en hébergement et/ou accompagnement de publics divers, familles, adultes isolés, femmes victimes de violence, jeunes, enfants qui sont confrontés à des  difficultés multiples, économique, matérielle, psychologique et/ou de formation et d’insertion sociale et professionnelle.

Seddik Baubeker. Notre association a été créée en 1966 à l’initiative des parents et amis des enfants appelés « inadaptés » de Noisy-le-Sec, atteints à l’époque de déficience intellectuelle et d’une surdité associée.Son but a était la création d’une structure adaptée pour accueillir ces personnes. L’établissement a ouvert ses portes le 24 février 1967 avec autorisation d’accueillir 36 enfants sur une section pédagogique.Sans solution pour ces enfants devenus adolescents, l’association s’est mobilisé pour répondre à un autre type de prise en charge avec :    
-    Une section pédagogique accueillant des jeunes jusqu’à 16 ans    
-    Une section professionnelle 
Ce n’est qu’en 1971 que l’effectif a évolué vers une extension d’activité destinée à recevoir 40 adolescents des deux sexes de 14 à 20 ans.Cette démarche a abouti à un arrêté portant un agrément d’un accueil de 72 jeunes avec effet au 1er janvier 1980. Aujourd’hui, l’accueil est de 72 usagers dans l’Externat-Médico-Educatif Henri Wallon et un S.E.S.S.A.D., de 30 usagers. 

Vous êtes des adhérent fidèles de l’Uriopss. Vous participez chaque année à la journée de rentrée sociale de l’Uriopss. Quel est pour vous l’intérêt en tant qu’adhérent d’y participer ? Que pouvez-vous nous dire des éditions précédentes ?

Nathalie Le Maire. Cette journée est chaque année l’occasion à la fois de la réflexion, de la prise de distance par rapport au quotidien mais aussi de la rencontre avec les différents acteurs du secteur social et médico-social. Depuis que je participe à ces journées, je relève tout particulièrement l’intérêt d’avoir intégré en complément de la séance plénière des conférences débats en dehors de la plénière dans lesquelles les adhérents peuvent échanger sur un sujet plus spécifique. L’an dernier, j’ai trouvé celle sur la « Diversification des financements » très intéressante !

Seddik Baubeker. Je vis cette journée comme une transformation de nos institutions pour promouvoir des fonctionnements agiles et ancrés dans une démarche prospective. 
Ce thème me convient car attaché à l’histoire des associations, je ne veux surtout pas que l’on néglige leurs poids et surtout ce qu’elles ont apporté au secteur social et médico-social notamment.  
Les inscrire dans des politiques territoriales c’est leur redonner  leur place avec des visions innovantes. 
Ces journées m’amènent à mieux cerner les enjeux du secteur dans des contextes socio-politiques, juridiques, économiques et organisationnels de ces établissements. 
La journée de rentrée est aussi celle ou les intervenants rappellent les contraintes en apportant de « l’imagination créative » pour surmonter ce qui peut me paraitre comme un obstacle.

Qu’attendez-vous plus particulièrement de cette journée « les acteurs privés non lucratifs, bâtisseurs de la cohésion dans les territoires d’Île-de-France ?

Nathalie Le Maire. Au-delà de la réaffirmation de nos conceptions de l’intérêt général dans un objectif de cohésion sociale au sein de notre secteur, j’attends que nous nous posions la question plus largement, de l’évolution de cet objectif dans notre projet de société, dans les politiques publiques, impliquant la transformation des acteurs qui y contribuent, dans une société plus morcelée et individualisée.

Seddik Baubeker. De la journée du mardi 1er octobre 2019, j’attends et je pense la  trouver : le rappel de la place entière qu’occuperont les acteurs privés non lucratif, au sein de notre société qui montre de plus en plus le besoin de lien social.

Vous vous êtes inscrits aux conférences débat suivantes : Madame le Maire vous avez choisi « L’effectivité des droits et fracture numérique en Île-de-France» le matin et Le secteur de la santé et des solidarités, « Evaluer et mesurer l’impact social pour démontrer les effets des projets d’intérêt général » l’après-midi. Quant à vous Monsieur Seddik votre choix s'est porté sur « Le développement durable comme créateur de valeurs » le matin et « Le secteur de la santé et des solidarités, un vivier d’emplois non délocalisables » l’après-midi ? Qu’est ce qui a motivé vos choix respectifs?

Nathalie Le Maire. Parce que ces thématiques, le numérique et l’impact social, sont justement 2 axes de travail de notre nouveau projet associatif Esperem 2020 ! La question de l’impact social est fondamentale pour nos associations pour adapter nos réponses et convaincre de la nécessité de notre action. 

Seddik Baubeker. Les termes « développement durable », « solidarité » et « emplois non délocalisables » constituent le vecteur des valeurs des associations. 
Les thèmes de ces rencontres portent sur des sujets qui montrent que le secteur social et médico-social n’est pas dans son monde mais inscrit dans le « monde » de tous. Il s’intéresse à la société et vice versa. Il joue sa pleine partition.

Madame le Maire, cette année est particulière pour vous car vous témoignerez lors de la table ronde de clôture "L’intérêt général est-il l’affaire de tous ? ". Qu’est-ce qui vous a poussé à accepter d’intervenir lors de notre journée de rentrée sociale ?

La Directrice et le Président de l’URIOPPSS Ile de France sont venus en juin dernier nous rencontrer et nous leur avons fait part à cette occasion de nos attentes fortes vis-à-vis de nos différentes fédérations pour soutenir et représenter notre conception de l’action sociale. En conséquence, quand l’URIOPSS m’a proposé cette intervention, et d’autant plus quand j’ai eu connaissance de la thématique sur l’intérêt général, il m’est apparu évident que l’association Esperem devait y répondre favorablement pour contribuer à cette réflexion.
 

Vos association sont adhérentes à l’Uriopss Île-de-France depuis de nombreuses années ? Qu’est-ce que vous apporte notre union régionale ? Qu’est-ce qui motive votre adhésion ?

Nathalie Le Maire. L’Uriopss est un vecteur d’informations fondamental pour rester ouverts sur l’actualité du secteur et aussi un espace de rencontres et réflexions par notre participation à des groupes de travail et commissions thématiques (protection de la jeunesse, commission DRH…). Enfin, dans une période de transformation profonde de notre secteur d’activité, les fédérations professionnelles doivent jouer un rôle de porte-parole afin d’essayer de peser dans les orientations politiques de demain.

Seddik Baubeker. A la lecture de la première édition de la revue de l'Uniopss, Union Sociale  janvier février 1948, le docteur Oberlin écrivait : 

" Il est de la destinée de l’être humain d’être constamment menacé, tout au long de son existence, par la maladie, les accidents, les fléaux dits sociaux. S’il est, ou reste seul, il sera exposé aux pires tribulations, et ne se protégera contre la vie qu’en s’agrégeant à d’autres êtres. Pour se défendre efficacement, il lui faudra donc recourir à des organisations sanitaires et à des œuvres d’entr’aide ".
Comme nous vivons dans un monde en pleine accélération, avec des mutations nous appréhendons de fait une forme d’incertitude qui finira à devenir une norme.Aujourd’hui plus rien n’est durable hormis l’innovation et l’agilité.
L’Uriopss, qui réagit à l’actualité, en construisant des propositions nous appuie pour que les associations gardent le cap afin de  poursuivre leur action voire l’améliorer pour une participation citoyenne  des personnes accompagnées.