Tensions en ressources humaines dans le secteur privé non lucratif des solidarités et de la santé : une situation toujours aussi alarmante

Uriopss Ile-de-France

Une nouvelle enquête francilienne menée auprès des 500 adhérents de 19 fédérations et collectifs interassociatifs révèle des tensions toujours aussi vives en matière de ressources humaines au sein des établissements et services privés non lucratifs des solidarités et de la santé. 96% des répondants observent une stagnation voire une aggravation de la situation. Un constat alarmant qui menace l’accompagnement des personnes en situation de fragilité et de vulnérabilité en Île-de-France.

La deuxième enquête francilienne sur les tensions en ressources humaines dans le secteur privé non lucratif des solidarités et de la santé, réalisée par 19 fédérations et collectifs interassociatifs, atteste de grandes difficultés en matière de recrutement.

  • Près de 2 350 postes sont actuellement vacants en Île-de-France soit un taux de vacance de 6.7%

Les résultats de cette seconde enquête se basent sur les retours de 170 organismes gestionnaires de près de 1 700 établissements et services et employeurs de plus de 33 600 salariés à l’échelle francilienne.

Ceux-ci agissent principalement dans les champs du handicap (26%), de l’enfance, de la jeunesse et de la famille (25%), de la lutte contre l’exclusion (20%) et du grand âge (16%).

Les répondants estiment à près de 2 350 le nombre de postes vacants dans leurs structures soit un taux de vacance de 6.7%, en légère augmentation par rapport à 2021.

  • Malgré des revalorisations salariales malheureusement partielles, 96% des répondants constatent une stagnation voire une aggravation de la situation

Ces derniers mois, plusieurs revalorisations salariales ont pu être financées et/ou annoncées pour le secteur (Ségur de la santé, accords Laforcade, conférence des métiers du social et du médico-social, etc.). 

Les difficultés de recrutement concernent aussi bien les métiers du soin et de l’accompagnement (éducateur spécialisé, infirmier, accompagnant éducatif et social...) que les métiers administratifs et/ou de la logistique (comptable, chef de service, assistant de direction…).

  • Inquiétude sur la qualité des soins et des accompagnements en Île-de-France

Ces tensions ont des conséquences nombreuses : fermeture de lits et de places, non-réalisation d’accompagnements et de diagnostics, augmentation des délais d’attente, baisse probable de la qualité des prestations et services. 45% des répondants sont même inquiets pour la pérennité de leurs activités, un chiffre en hausse de 10 points par rapport à 2021.

Cette enquête vient confirmer la nécessité d’une revalorisation juste et équitable pour TOUS les métiers des solidarités et de la santé, du financement effectif des revalorisations salariales annoncées et de la prise en compte indispensable de l’inflation et du coût de la vie particulièrement élevé en Île-de-France.